La créativité, une affaire de méthode

Vous avez dit créativité… ?

Steve Jobs restera certainement comme un des business men les plus charismatiques du 21ème siècle ; il demeurera également comme un de ceux qui auront le plus nui au marketing !
Réel virtuose de la créativité et de l’innovation, il n’a jamais douté un instant du succès de ses produits : Apple 2, Macintosh, iPod, Iphone, Ipad, Newton… Non, le Newton n’a pas vraiment été un succès L.
Jobs n’a jamais pris le pouls du moindre consommateur pour lancer ses produits : il inventait… et ça marchait ; depuis, des générations d’ingénieurs et de startupers lancent produits et services sur la simple intuition que si l’offre leur plaît, elle ne peut que séduire les clients.
Que ceux, parmi nos lecteurs, qui s’imaginent être de nouveaux Steve Jobs abandonnent leur lecture, ils ne sont pas concernés ; les autres, plus modestes, pourront continuer.
On a trop tendance à se focaliser sur les bestsellers, Apple et autres Dyson, oubliant qu’ils ne sont pas si nombreux ; et l’on oublie un peu vite les échecs, comme le petit lapin Nabaztag, dans lequel ses inventeurs voyaient le terminal communiquant du futur et qui n’a jamais séduit qu’une clientèle très très étroite de geeks.
Les spécialistes des télécoms vous diront que si l’on avait tenu compte des avis des citoyens, jamais on aurait lancé un téléphone utilisable dans la rue : quelle idée stupide ! Et c’est vrai que pour les innovations de rupture, c’est un peu plus compliqué ; mais comme les Steve Jobs, ces dernières sont rarissimes.
Pour tous les autres cas, il ne suffit pas d’avoir une idée : encore faut-il qu’elle soit réellement originale, adaptée à des besoins/attentes réels pour les consommateurs, etc. Et là, souvent, ça se complique.
Il n’y a pas une unique méthode, un seul process à suivre : du Creative Problem Solving à la stratégie Blue Ocean, en passant par le Design Thinking, voire le Growth Hacking si « tendance » auprès des startups, chacune présente des avantages spécifiques ; mais elles suivent toutes des routes précises avec, en certaines étapes, de nécessaires rencontres avec les clients finaux.
Prenons le Design Thinking : que l’on se réfère à Rolf Faste, Jeremy Gutsche ou Tim Brown, la démarche s’inspire d’un même canevas issu des travaux de Robert McKim, résumés dans son livre : Experiences in Visual Thinking.
La Design Thinking remet en cause les approches traditionnelles, fondées sur une seule analyse raisonnée préalable : ici pensée analytique et pensée intuitive s’entrecroisent, avec de multiples allers et retours vers l’utilisateur final ; mais en aucun cas cela signifie partir le nez au vent…
Il y a des étapes à suivre, et des obstacles à franchir : peu importe que certains en dénombrent 7, d’autres 5, voire 3 : l’innovation ne jaillit pas spontanément et au hasard, elle découle d’un process où l’écoute du consommateur est clef.
Même la sérendipité – ou l’art de « réaliser une découverte scientifique ou une invention technique de façon inattendue », dixit Wikipedia – ne découle pas du seul… hasard : Alexander Fleming n’a pas découvert la pénicilline juste en tombant sur une coupelle pleine de moisissures : l’incident a alimenté une perpétuelle réflexion.
Pareil en marketing : ce n’est que si l’on s’inscrit dans une démarche orientée consommateurs, que si l’on conserve systématiquement présentes à l’esprit ses préoccupations business que l’on saisira l’insight que l’on cherchait depuis longtemps au détour d’une pérégrination sur les médias sociaux.
Donc, si vous êtes Steve Jobs, vous pouvez oublier ces lignes ; sinon, inspirez-vous des méthodes qui ont fait leurs preuves, adaptez-les à vos besoins, voire créez les vôtres : c’est la seule clef du succès.

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