Creads : la 1ère plateforme de création participative

Julien, tu es un des co-fondateurs de Creads (creads.fr): en deux mots, peux-tu nous rappeler les particularités de cette startup ?

Creads met en relation une communauté de 50 000 créatifs internationaux avec toutes les marques à la recherche de créativité (PME, grands comptes, et agences). Nous concevons aussi bien des logos et des noms de marque, que des mascottes ou des covering de voitures en passant par des sites web. Notre particularité est d’offrir le choix à nos clients en leur proposant des dizaines de pistes créatives mais surtout, nous avons développé un algorithme qui nous permet de trouver les bons talents, adaptés à une demande très spécifique.

Vous travaillez donc en crowdsourcing : mais ces « collaborateurs » extérieurs ne sont pas des internautes comme le autres…Se dirige-t-on aujourd’hui vers un crowdsourcing à plusieurs vitesses, avec des gens ordinaires d’un côté, des experts de l’autre ?

Notre communauté est composée de créatifs freelances experts dans tous les domaines de la création graphique. Sur Creads, nos clients peuvent ainsi solliciter des graphistes, directeurs artistiques, webdesigners, concepteurs-rédacteurs, illustrateurs… Pour ceux qui sont débutants, nous les accompagnons pour les aider à monter en compétence, pour progressivement. Le graphisme est un domaine qui demande des compétences techniques, c’est pourquoi nous travaillons avec des professionnels. Mais le crowdsourcing permet avant tout de donner sa chance à tous.

Crowdsourcing dans la communication, Uber face aux taxis, etc. : c’est une nouvelle forme de travail plus autonome, ou une nouvelle forme de prolétariat où la responsabilité de l’outil de travail est reporté sur le travailleur ?

Il s’agit clairement d’une nouvelle forme de travail qui va toucher tous les secteurs de l’économie, en commençant par les plus conservateurs. Aux Etats-Unis, on constate qu’un actif sur trois indépendant, mais les analystes prévoient que dans 10 ans, le ratio passera à un sur deux. En France, en 2015, les freelances ne représentent que 10% de la population active. Il y a donc un énorme potentiel pour réduire le chômage de manière structurel.

Le crowdsourcing convient bien aux générations Y et bientôt Z : on se dirige vers de nouvelles entreprises complètement déstructurées ? Quel avenir vois-tu au crowdsourcing professionnel ?

Au contraire, on se dirige vers des entreprises de mieux en mieux organisées, capables de rassembler au niveau mondial des expertises nombreuses et dédiées à la performance. Par ailleurs, je pense que l’avenir du crowdsourcing est au freelancing d’experts, qui permettront de gérer tout type de projets, plus rapidement et plus efficacement. En 2015, on appelle cela “l’innovation frugale” : je pense que dans 10 ans, les entreprises qui n’auront pas intégré ces principes seront en voie d’extinction.

Julien, vous avez lancé Creads, la 1ère plateforme de création participative il y a maintenant 8 ans : d’où vous est venue l’idée, le crowdsourcing, on n’en parlait pas beaucoup alors. Comment ça marche concrètement ?

Nous avons fait le constat qu’il existait de nombreuses difficultés sur le marché du design, tant pour les clients que pour les designers. Ainsi, nous avons conçu une plateforme qui rassemble une communauté créative au niveau mondial. Les entreprises peuvent la solliciter pour tout type de projets de design. Nos créatifs vivent à la mer, à la montagne, en ville et à la campagne… partout en France, et partout dans le monde ! C’est ce potentiel de créativité sans limites que nous mettons en relation avec nos clients, grâce à Creads.fr et Creads Partners.

Mercredi 20 Janvier se déroulait la 5ème cérémonie des Creads Awards qui récompensait les meilleurs créatifs francophones … en crowdsourcing : pourquoi ces prix ?

En 2015, on peut travailler de chez soi, gagner très correctement sa vie, et avoir des idées qui plaisent aux plus grandes marques mondiales. L’objectif des Creads Awards est de rappeler que personne n’a le monopole de la créativité. Notre volonté est bien de récompenser les talents avec lesquels nous travaillons en offrant un maximum de visibilité aux plus méritants.

Finalement, vous ne faites pas vraiment appel à « la foule » comme pourrait le laisser croire le dénominatif de crowdsourcing, mais à une certaine élite, plus agile, plus indépendante … Le crowdsourcing, ce n’est pas le job rêvé, non pas de la Génération Y qui est encore très marquée par la culture traditionnelle d’entreprise, mais de la Génération Z qui ne va pas tarder à arriver ?

Bien que notre activité ne se résume pas à ce mot, il s’agit bien de crowdsourcing : depuis le premier jour, notre plateforme est ouverte à tout un chacun. Il est clair que Creads répond à un besoin grandissant de la part des designers, mais plus qu’une question de génération, je suis convaincu que l’avenir exige de nouvelles organisations du travail, quelle que soit la culture d’entreprise.

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