Tous les secteurs apparaissent aujourd’hui – peu ou prou – en proie à ubérisation, non seulement les acteurs grand public, mais également ceux du B2B… y compris le marketing digital, avec Doz, ou la publicité, avec Creads.
Alors pourquoi pas les études marketing ?
Quelques remarques liminaires cependant.
Tout d’abord, ce n’est pas toute la publicité qui est victime d’ubérisation, mais la création ; le planning stratégique, quant à lui, semble préservé, du moins à ce jour.
D’autre part, la communication a toujours eu recours à des freelances ; ce qui change, c’est le mode de mise en relation avec leurs clients, via des plateformes où des amateurs peuvent également proposer leurs services, et rentrer en compétition avec des spécialistes aguerris.
On se situe donc ici à mi-chemin entre Uber – qui fédère des chauffeurs de VTC en règle avec la loi – et Uberpop – qui proposait à tout un chacun d’exercer un métier réglementé sans autorisation.
En ce qui concerne les études marketing, le phénomène n’est ni nouveau, ni récent : depuis longtemps, les junior entreprises proposent des services à prix cassés… et le plus souvent sans garantie de qualité !
Finalement, c’était un peu Uberpop… avant Uber !
Aujourd’hui l’ubérisation ne touche que des services simples, assez faciles à rendre et bien souvent sans grande valeur ajoutée : conduire un véhicule, louer une chambre, etc. Des prestations aisées à évaluer : le conducteur est aimable, l’appartement est propre…
Imaginons une problématique légèrement complexe nécessitant de recourir, par exemple, à de l’ethnologie et des entretiens approfondis – rien de très rare, malgré tout. Avant même la mise en œuvre, se pose la question de l’approche méthodologique : compliqué à évaluer dans un système à la « Uber ».
Il n’y a pas de raison que le secteur des études marketing échappe à toute ubérisation… du moins sur des sujets simples et sans grande valeur ajoutée ; moins de danger cependant chaque fois que la complexité de la question posée nécessitera une réelle expertise !
Ce qui ne signifie pas que des indépendants de haut niveau puissent demain se regrouper pour répondre à des appels d’offre sophistiqués. Mais là, il ne s’agit plus d’ubérisation, simplement de nouveaux systèmes organisationnels. Les jeunes générations semblant plus aptes à ce genre d’exercice.
Mais instituts traditionnels ou freelances en réseaux, dans les deux cas, il s’agit de professionnels chevronnés… pas de néophytes à la « Uber ».