Au cours de ces deux derniers mois de l’année, se tiennent au minimum deux à trois évènements marketing par jour ouvrable : et tous, ou presque, titrent sur l’intelligence artificielle.
Fascination ? Effet de mode ? Un peu des deux, sans doute…
L’intelligence artificielle s’invite bien évidemment aussi dans le petit monde des études marketing – d’ailleurs, l’Adetem et l’UDA y consacreront une session de la Journée Nationale des Etudes du 25 Janvier prochain.
L’intelligence artificielle peut tout faire – ou presque ? En fait… non !
L’intelligence artificielle, ce ne sont que des algorithmes, encore programmés par des humains permettant de réaliser des opérations complexes à une vitesse folle, bien au-delà de ce que nous-mêmes pourrions faire – ce qui permit à AlphaGo de battre le champion du monde de Go Lee Sedol.
L’intelligence artificielle apprend de ses erreurs ; l’homme aussi … enfin, pas toujours et en cela, l’intelligence artificielle est certainement supérieure à l’humaine.
L’intelligence artificielle apprend aussi en observant, tire des règles de ses constatations : c’est ainsi qu’AlphaGo Zéro a réussi à battre… AlphaGo, qui lui-même avait battu Lee Sedol – tout seul, sans la moindre aide humaine.
Mieux : « Après avoir assimilé les bases et reproduit sans aide extérieure les stratégies de jeu élaborées par les humains depuis des milliers d’années, le programme est allé plus loin en créant des ouvertures totalement inédites », selon Futura Sciences.
L’intelligence artificielle créative ? Pas sûr ! En réalité, AlphaGo Zéro a envisagé de manière très logique tous les enchainement possibles ; on se situe plus dans le champ de l’analyse, ou plutôt la prouesse expérimentale, que dans la créativité.
L’IA apprend de ses erreurs en ce sens qu’une fois qu’elle a envisagé et testé une hypothèse malheureuse, elle l’élimine ; l’homme présente au contraire une forte tendance à les répéter, avec souvent d’infimes variations… ce qui parfois peut conduire au succès !
« Le génie, c’est l’erreur dans le système », disais le peintre Paul Klee : sans doute est-ce pour cela que les IA, toutes brillantes qu’elles soient, ne seront jamais, ni géniales, ni réellement créatives.
A un moment, il faut savoir faire un pas de côté, pour considérer les choses autrement ; et ce pas, les pauvres intelligences humaines le pratiquent continuellement, les puissantes intelligences artificielles, jamais.
Pas vraiment de test and learn, de « ça passe ou ça casse », de Growth Hacking – tout ce qui fait le succès des startups – pour l’IA : seule l’obstination humaine nous permettra d’inventer d’autres mondes… et de ne pas tous nous retrouver à nous baigner dans les océans rouges, laissant les bleus à la concurrence inculte mais géniale.